Réflexions sans prétention,
suscitées par la lecture de la traduction
par Liou kia-hway du chapitre 1 du Tao Te King
I
Le Tao qu'on tente de saisir n'est pas le Tao lui-même ;
le nom qu'on veut lui donner n'est pas son nom adéquat.
. On prône généralement le lâcher-prise pour retourner à la Source et le laisser-agir pour agir à partir de la Source.
Donc saisir, identifier, nommer ne sont pas vraiment des attitudes justes. D'autant plus qu'on appelle généralement le Tao : l'Indicible.
On peut à la limite nommer une des phases ou un des aspects du Tao.
Sans nom, il représente l'origine de l'univers ;
avec un nom, il constitue la Mère de tous les êtres.
. On peut assimiler "sans-nom" au Sans-faîte, Wuchi, le Vide, l'indifférencié, la Source d'où jaillit le Grand-faîte, le Taichi à l'intérieur duquel le yin et le yang sont intimement mêlés, le frémissement précédant la création, le différencié, la naissance de toutes choses.
Par le non-être, saisissons son secret ;
par l'être, abordons son accès.
. Sans-Moi, retournons à Taiyi, le Grand Un, la Grande Unité, la pilule d'or qui est en toute chose ;
avec-Moi, découvrons le différencié, le sensible.
"La Voie du Non-agir passe par l'Agir" disait Lu Tsu.
Non-être et Être sortant d'un fond unique
ne se différencient que par leurs noms.
Ce fond unique s'appelle Obscurité.
. L'Obscurité, peut-être est-ce le stade indifférencié du Tao.
Obscurcir cette obscurité,
voilà la porte de toute merveille.
. Retourner à l'indifférencié : approfondir l'Obscurité.
(dans l'obscurité les différences s'estompent d'où l'intérêt d'approfondir l'obscurité, s'il l'on veut que tout soit identique et que le point commun ressorte)
p. 55-56
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