Psychologie ET Yoga de la Kundalini *

Notes :
 
  Introduction
 
• Surendranath Dasgupta écrit : « La philosophie du Yoga possède avant tout une dimesnsion pragmatique, et son objet consiste principalement à décrire les moyens d'atteindre le salut, l'unité, la libération du purusha. » (p. 20)
 
Purusha : « ... souvent rendu par " Soi " ... Dans son commentaire sur les Sutras du Yoga de Patanjali, Jung indique ... il est préférable de décrire le purusha comme l'homme premier ou lumineux. » (p. 20)
 
• Selon Agehananda Bharati, « ce qui distingue le Tantrisme d'autres enseignements bouddhistes et hindouistes, c'est l'accent systématique qu'il porte sur l'identité de l'absolu [paramârtha] et du monde phénoménal [vyavahâra] lorsque celui-ci est filtré par l'expérience de l'adoration [sâdhanâ]. » (p. 21)
Narenda Nath Bhattacharya note : « [...] quoique le Tantra se fût à l'origine opposé à la philosophie védentique de l'illusion et eût admis la réalité du monde (pour le Yoga Tantrique, confirme Eliade, le monde est réel, il n'est pas illusoire, comme il l'est pour le Védenta) [...], d'autres éléments venus se superposer [par la suite] l'ont rapproché du Védenta. » (n. 21 p.229)
 
• « Antiascétique et antispéculatif, le mouvement Tantrique représentait un contre-courant transgressif par rapport à l'indouisme régnant. Rejetant le système prédominant des castes, il incarnait une transformation des valeurs. Il célébrait le corps, perçu comme un microcosme de l'univers. »
« Avec le Tantrisme, souligne Eliade — et ce contrairement au système machiste propre à l'hindouisme traditionnel —, « pour la première fois dans l'histoire spirituelle de l'Inde aryenne, la Grande Déesse acquiert un rang prédominant. [...] On reconnait aussi là une sorte de redécouverte religieuse du mystère de la Femme (Alchimie Féminine notament) [...]. » (p.21)
 
• « L'approche différente chère au Yoga Tantrique s'est reflétée dans sa pratique, laquelle fait souvent intervenir plusieurs éléments absents des rituels religieux traditionnels.
Zimmer indique que le Tantrisme « insiste sur la sainteté et la pureté de toute chose ; ainsi les cinq choses interdites ("les cinq M" comme on les appelle) forment la substance du régime sacramentel de certains rites tantriques : le vin (madhya), la viande (mâmsa), le poisson (matsya), les grains grillés (mudrâ) et le commerce charnel (maithuna) ». Dans ce que l'on nomme les écoles de la "main droite", ces éléments sont employés symboliquement, alors que les écoles dites de la "main gauche" en font un usage littéral. » (p. 21)
 
• D'après Narendra Nath Bhattacharya : « D'un point de vue historique, il semble que les padma ou chakras aient été conçus à l'origine en connexion avec l'anatomie humaine, et ce à des fins d'étude physiologique [...]. Lors d'une phase ultérieure, en conformité avec l'idée Tantrique selon laquelle le corps humain est le microcosme de l'univers, des objets matériels tels que le soleil, la lune, les montagnes, les fleuves, etc., furent associés à ces centres. Chaque chakra était censé représenter les éléments grossiers et subtils [...], en parfait accord avec la conception Tantrique qui veut que les Déités résident au sein du corps humain — l'aspirant devant en éprouver la présence à l'intérieur de lui-même. Les chakras furent perçus ensuite comme le siège des principes masculin et féminin, symbolisés par les organes de l'homme et de la femme [...]. A l'origine, les déités gouvernant les chakras étaient des Déesses Tantriques [...]. La théorie de l'alphabet — les lettres symbolisant les différents tattva — fut également mis à contribution. Tout cela a permis la mise en place d'un processus complexe et élaboré, que les chakras sont supposés incarner par leur capacité de transformation qualitative. »
« La Kundalini est décrite sous la forme d'un serpent lové (3,5 tours à la base de la colonne vertébrale) assoupi dans le mûlâdhâra, le premier chakra. Feuerstein la définit comme une " manifestation microcosmique de l'Energie primordiale, ou Shakti. Elle est la Puissance Universelle dans sa relation avec le corps/esprit limité ". L'objectif consiste à eveiller cette Kundalini (...) et à favoriser son ascension le long de la (nâdî) sushumnâ par le truchement des chakras. Lorsqu'elle atteint le sahasrâra (le chakra au sommet du crâne), l'union bienheureuse de Shiva et de Shakti s'effectue. Ce qui provoque une transformation radicale de la personnalité (émergence du Soi). » (p. 23-24)
 
• Pour Jacob Wilhem Hauer : « Yoga (de la Kundalini) signifie saisir l'essence réelle, la structure interne d'une matière, dans sa réalité vivante, en tant que substance dynamique, et les lois régissant cette matière »
  — (la réalité) « une polarité équilibrée des pouvoirs masculin et féminin » (p. 37)
  — (la pratique) « L'on saisit d'abord la réalité intérieure, puis on utilise le symbole afin de la cristalliser dans l'imagination, avant de procéder à la pratique réelle de méditation sur les six chakras. »
« L'on médite sur le symbole, et l'on s'approprie son contenu sur les plans intellectuel et psychique ; de cette façon, naturellement, on parvient à une certaine forme de changement psychique, et l'on atteint même parfois une strate dans laquelle surviennent des développements radicaux de l'âme. Mais rarement. Le danger avec ceux qui approchent les chakras de l'extérieur, c'est qu'ils restent dans le domaine des processus psychiques [...] de sorte que la transformation réelle dans la structure la plus intime de leur être ne peut avoir lieu. »
  — (surmonter cette difficulté) « Je ne puis comprendre une réalité intérieure que dans la mesure où je l'ai intégrée en moi et où je suis capable d'observer cette réalité qui s'est élevée des profondeurs de mon subconscient jusqu'à ma conscience ; ou alors, si elle a surgit de l'extérieur, elle doit devenir parfaitement vivante dans ma conscience. »
« Au commencement, je me suis libéré dans une large mesure grâce à la vision des Indiens. Puis j'ai découvert que je ne pouvais atteindre la signification intérieure des choses si je ne les approchais pas à ma façon, de mon propre point de vue. » (p. 38)
 
• « [...] le symbolisme des chakras [a inspiré Jung et] a permis à Jung d'établir une topographie régionale archétypique de la psyché et de présenter un exposé du procésus d'individuation en fonction du parcours Imaginal (et non imaginaire) entre ces régions (ce serait une erreur de considérer le commentaire de Jung comme une traduction des termes du Yoga Tantrique en concepts psychologiques... [ainsi il est plus juste de titrer : Psychologie Et Yoga de la Kundalini]).
Cela l'a conduit aussi a développer l'argument suivant : pour qu'une métamorphose individuelle soit possible, celle-ci requiert une transformation concomitante sur le plan de l'ontologie, vers laquelle, précisément, son travail s'orientait. Dans ses ouvrages majeurs sur les traditions religieuses occidentales, ultérieurs à sa rencontre avec le Yoga de la Kundalini, Jung donne plusieurs interprétations psychologiques de l'alchimie (interne) et du christianisme (mystique). Ses études sur le Yoga Tantrique ont apporté ici une orientation vitale, tant dans sa façon de comprendre les pratiques des alchimistes — [...] (pour Jung) cette technique est une forme occidentale de Yoga — que dans son approche mettant l'accent sur le corps et le féminin, thèmes dominants dans le Tantrisme et formant une sorte de contre-courant au christianisme orthodoxe. » (p.45)
 
  Première Conférence
 
• Arthur Avalon déclare : « Dans la doctrine indoue, les chakras sont des centres différents de conscience, de vitalité et d'énergies tattviques. » J. W. H. les définit comme des « symboles de l'expérience de la vie ; ils montrent la vraie signification intérieure d'une telle expérience, afin de nous aider à comprendre et à interpréter spirituellement ce que nous avons vécu. »
(pour J.W.H.) « Les racines dans le subconscient sont appelées klesha [...] et je traduis klesha par "trouble, ou force qui occasionne le trouble". » Il décrit le klesha dvesha comme le « désir d'être deux, c'est-à-dire le pouvoir d'être soi-même en opposant son être et sa personnalité à ceux d'un autre », et le klesha asmitâ comme la « marque par laquelle on est un moi. La façon dont nous présumons que je pense, je sens ou j'éprouve constitue une certaine faculté en nous qu'on appelle asmitâ. » (n. 2,4 p. 239)
 
• Dans son commentaire des Sûtras du Yoga de Patañjali, jung déclare que les klesha sont « des pulsions et des oppressions instinctives. Ce sont les mécanismes compulsifs qui se trouvent à la base de l'être humain [...]. La méconnaissance de notre être véritable est le fondement de tous les autres klesha ».
« Les klesha selon, J.W.H., sont dans la citta sous deux formes ou aspects : le sthûla, c'est-à-dire l'aspect brut et grossier [...] et le sûkshma, ou aspect subtil » — et « l'aspect subtil ou sûkshma du dvesha est la faculté d'être une personne séparé ; c'est la force métapsychique qui crée ou rend possible la personnalité. Mais l'aspect sthûla est celui dont nous faisons l'exoérience dans la vie quotidienne, l'aspect mêlé de haine ».
J.W.H. affirme que, selon le yoga tantrique, il existe trois aspects de réalité — sthûla, sûkshma et parâ : « L'aspect sthûla désigne la réalité telle qu'elle apparaît à nos sens [...]. Derrière cela, ou opérant comme une force dynamique à l'intérieur de cet aspect sthûla, nous avons l'aspect sûkshma , qui, traduit littéralement, signifie fin et subtil.» Il définit l'aspect parâ comme « la cause et le caractère réel de ces centres d'énergie. Car au-delà de ces forces dynamiques à la forme subtile {...], il existe une puissance qui ne peut plus simplement être conçue en termes d'énergie cosmique {...]. Ici, nous pénétrons dans la sphère religieuse, laquelle est reliée à la divinté telle qu'elle est dans sa nature intérieure ». (n. 5,7,8 p. 240)
 
• J.W.H. traduit tattva « littéralement par ainsité, ou en allemand Dasheit. L'ainsité désigne la puissance cachée qui, à travers l'ensemble de l'univers, possède une certaine tendance à créer et à se mouvoir d'une façon spécifique — ainsi et ainsi ».
IL traduit samskâra par « le créateur qui crée les choses de sorte qu'elles constituent vraiement un composé opérant, un ensemble qui fonctionne ». Voici son commentaire : « En ce moment, ce que nous pensons, la façon dont nous nous asseyons, dont nous parlons, tout celà est provoqué par les samskâra. Si nous pensons à présent que nous parlons librement, si nous croyons en faire l'expérience dans notre conscience [...], cela est une illusion ».
Selon lui, « chakra veut dire cercle, mais il est aussi nommé padma, ce qui signifie 'fleur de lotus' ».
Dans sa description du mûlâdhâra chakra, il fait allusion au « carré ou mandala de la terre ». (n. 10,11,14,15 p. 241)
 
• Pour J.W.H. le deuxième chakra, le svâdhishthâna, correspond à « l'existence que nous vivons librement et d'une façon irréfléchie, nous précipitant simplement dans le courant de la vie et nous laissant emporter, flottant vers tout ce qui vient à nous ».
Il définit le mûlâdhâra comme « le chakra qui contient la racine des choses. C'est la région de la terre, du pouvoir créateur de l'homme et de la femme [...], l'assise du monde ».
Dans la représentation du svâdhishthâna chakra, figure un makara, monstre marin mythologique, flottant sur les eaux.
J.W.H. définit les chakras comme les « symboles de l'expérience de la vie ».
Il décrit le svâdhishthâna chakra ainsi : « Il y a un cercle à l'intérieur, le péricarpe, contenant un mandala de lotus blanc [...]. Il y a une demi-lune, également blanche. »
Il avait affirmé que « le croissant présent dans svâdhishthâna représente Shiva (comme toujours en Inde) ». (n. 19,21,22,23,25,26 p. 242)
 
• J.W.H. définit ainsi le manipûra chakra : « Mani signifie la perle ou le joyau, et pûra plénitude ou richesse — on peut donc l'appeler le trésor de la perle, ou le trésor des joyaux. »
Selon lui, le âjñâ chakra signifie « "commandement" ; c'est quelque chose qu'on sait devoir faire, cela a à voir avec l'Erkenntnis, la connaissance [...]. En anglais, vous pourriez l'appeler reconnaissance. C'est un commandement , ou une reconnaissance, donné à soi-même, comme si l'on se disait que son propre devoir réside dans telle ou telle chose ».
Il décrit âjñâ chakra comme suit : « Le yoni et le linga, le pouvoir de la femme et celui de l'homme, sont unis, et non séparés. »
Il explicite ainsi le mûlâdhâra chakra : « voici à nouveau le yoni et le linga, et Kundalinî qui sommeille. Ce yoni est rouge et le linga est marron fonçé, soit le symbole de la vie érotique dans sa plénitude. C'est un rouge fort différent que celui du centre du cœur [âjñâ], qui symblolise la vie érotique dans son sens le plus élevé — tandis qu'il s'agit ici du sens le plus terrestre. » (n. 29,30,31,32 p. 243)
 
• Selon J.W.H. « la Kundalinî, telle que nous l'entendons ici, n'est en aucune manière un pouvoir érotique de l'homme, mais une forme de pouvoir féminin qui n'est rien d'autre qu'une pure connaissance ; il y a dans le pouvoir féminin une certaine puissance de connaissance, une force qui n'a rien à voir avec l'érotisme, et qui doit être libéré et unie à la force connaissante du pouvoir masculin à son plus haut point de développement ».
« La buddhi, selon lui, est l'organe de l'intuition composé de pur sattva, cette substance-monde-lumière qui est à la base de la cognition ou de la connaissance, de la vision. »
L'interprétation jungienne de la Kundalinî en tant qu'anima peut avoir été suggérée par la description suivante dans "La Puissance du Serpent" : « [Elle] est la "Femme Intérieure", à laquelle faisait allusion cette parole : " Quel besoin ai-je d'aucune femme extérieure ? J'ai une Femme Intérieure en moi". » (n. 37,38,41 p. 244)

 

Les dix-sept premiers Kami

 

 

 

 

 

l'Universalité du Culte de RAtI LV 18.1 lCdlD-M Kojiki 2e conf. Shinshintoitsudo