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Quelle motivation sous-tend notre étude des arts japonais ?

Un peu de physique : l'attraction terrestre

"Nous savons bien qu'un corps abandonné librement dans l'air tombe sur la Terre. Si nous analysons sa chute dans le vide - de sorte que n'intervienne aucune autre force : vent, résistance de l'air, etc. - nous nous trouverions en présence d'un mouvement uniformément accéléré, dont l'accélération serait dirigée vers le centre de la Terre.
Des mesures rigoureuses permettent de calculer cette accélération (g) qui est voisine de 9,81 m/s par seconde. Elle a reçu le nom de gravité."

Encyclopédie Thématique Weber
La Science/* p.33

"Ainsi, les zones situées à proximité de la Terre sont le siège d'un champ de force de gravitation (...) tout corps, du simple fait qu'il possède une masse, est soumis dans ces zones à la force de gravité terrestre".

Le corps de tout être humain vivant sur cette Terre n'échappe pas à cette règle.

Le point d'application de la résultante des forces exercées par la pesanteur ou attraction terrestre sur toutes les parties de ce corps, se nomme centre de gravité du corps.

La stabilité d'un corps dépend notamment de l'aplomb du centre de gravité à l'intérieur de la surface de sustentation (appui au sol). La stabilité maximale sera obtenu quand la verticale passant par le centre de gravité tombe au milieu de la surface de sustentation.

(déplacement du centre de gravité => déplacement du corps tout entier, en bloc, sans balancement)

Le siège du centre de gravité d'un être humain est dans le bassin et la stabilité maximale est obtenu quand son aplomb au sol se situe entre les deux pieds en avant du talon.

La concentration de l'élève sur son centre de gravité et son aplomb au sol lui donnera une sensation de véritable stabilité, de juste équilibre.
Stabilité physique qui engendrera une stabilité psychique, qui aura pour conséquence d'asseoir sa confiance en lui.
Cette nouvelle confiance en lui, mettra fin au flux incessant des pensées parasites et lui permettra de s'engager totalement dans l'action.

Dans les pratiques martiales :
Engagement et stabilité, lui permettront d'agir librement sans se laisser guider contre son gré (=> poussée des mains).
Et lors de relations conflictuelles, il évitera l'écueil de se laisser emporter par ses penchants ou par les manipulations de son interlocuteur (faux calme). Et incitera son adversaire à se transformer en partenaire et à entrer dans une communication plus détendu, plus constructive.

Donc

Multiplier tous les exercices qui permettront de prendre conscience du centre de gravité et de son aplomb au sol.
(les barres de Danse classique et de Danse Jazz constituent deux excellents exemples occidentaux de ce type de travail)

Intérêt des Arts japonais
et de leur préparation : le DO-IN

Ce qui caractérise les arts japonais c'est qu'ils sont l'expression du centre. Pour les japonais le centre est situé dans le bassin (bas ventre, sous le nombril), il se nomme Hara.
L'art de l'action à partir du ventre est le Hara-Gé ; ici action est pris au sens large, elle peut être uniquement le fruit de l'activité de la conscience et donc ne générer aucun mouvement apparent de l'extérieur (poésie). Bien évidement généralement le mouvement est apparent que ce soit dans la calligraphie ou le théâtre par exemple.

Cette action à partir du Hara couvre tout les Arts japonais qu'ils appartiennent à ce que l'on appelle classiquement les Beaux-Arts (Gé-jutsu, voir ci-dessous) ou à la création artistique en général. La culture japonaise est tellement imprégné par ce principe, qu'on le retrouve appliqué à tout les actes de la vie quotidienne ; dont certain sont érigé au rang d'Art comme la cérémonie du thé (Shado).
Le Hara-Gé est une véritable Voie de réalisation de soi et trouve sa complète expression dans la Voie des Arts (Gé-Do).

Le Do-in est une mise en condition (centration), une préparation à l'étude de l'art, qu'il soit thérapeutique (Shiatsu), martial (Budo) ou spécifiquement attaché à la création artistique.

On retrouve des pratiquants de Do-in dans tout les Arts Japonais :
- la peinture à l’encre : SUMI-É,
- l’art des estampes japonaise (sculpture sur bois imprimé sur papier à base de “moelles” de mûrier,
- la calligraphie : SHÔ,
- la cérémonie du thé : CHANOYÛ,
- l’art des jardins Zen : arborés ou secs (sable et rocher),
- la poésie : HAÏKU (cours poèmes, proche des Koan, paraboles Zen),
- le théâtre NÔ,
- la musique accompagnant le NÔ,
- l’art de forger les sabres, les KATANA, dont on se sert en IAÏDO,
- l’arrangement floral, IKÉBANA ou l’art des Bonzaï.

Avec le DO-IN de préparation au Gé-Do, nous touchons aux fondements des Arts japonais. Sans cette étude du mouvement à partir du centre il n'y a pas de pratique possible des Arts japonais.
C'est le Cœur de l'Art.
Biensûr la pratique de l'Art conduit au Hara-gé, mais il n'y a pas de progression possible dans l'Art véritable tant que le Hara-Gé n'est pas vécu. Pratiquer un Art japonais sans Hara-Gé, c'est comme boire de la bière éventée, sans pétillant ce n'est plus de la bière.

Pourquoi avoir choisit un DO-IN avec partenaire

L'utilisation d'un élément extérieur est employé dans tout les arts qu'ils soient occidentaux ou orientaux : un pinceau (calligraphie et peinture chinoise), une théière (cérémonie du thé), un éventail (théâtre No), un sabre (Iaïdo), un burin (sculpture), un râteau (jardin zen), un sécateur (arrangement floral)...
Le respect et les soins que l'artiste prodigue à ses outils et supports (toile, pierre...), les élèvent au rang de partenaires de travail. Dans ces conditions pourquoi ne pas faire appel à un partenaire humain ; de plus cela nous permettra d'échanger les rôles et donc d'améliorer notre contact à l'autre.

Nous avons choisit les techniques des arts martiaux comme support de notre "Do-in avec partenaire", pour leurs précisions et leurs perfections cinétiques. Et lui avons donné le nom de Shinwa Do-in pour souligner l'importance de l'harmonie qui doit s'instaurer entre les deux partenaires. La découverte de leurs affinités les conduisant à se construire mutuellement.
A ce niveau là les techniques martiales sont transcendées pour former une Danse de la Vie.

Shinwa Do-in

Nous pourrions dire que c'est une préparation aux arts martiaux constituée d'exercices de coordination des mouvements avec partenaire, basés sur des techniques souples de tai-jutsu.

On peut s'intéresser à la globalité du Shinwa Do-in ou ne voir qu'un de ces trois aspects :

- la préparation aux arts martiaux,
- la méthode souple de tai-jutsu,
- les exercices de coordination des mouvements avec partenaire.

Quoiqu'il en soit l'esprit du Shinwa Do-in, harmonie et découverte des affinités, sous-tendra la pratique.

Le fait que nous nous soyons accès sur l'aspect "gestion du mouvement à partir du centre avec partenaire", ne doit pas vous faire oublier que le Do-in vient du chinois Tao-yin qui veut dire "conduire et étirer". Et qu'il s'agit donc d'une méthode japonaise visant à retrouver son aisance articulaire, sa vitalité, son bien-être et à agir plus avec l'intention que la force musculaire.
Il s'agit donc de retrouver notre liberté de mouvement, en nous concentrant sur la région du centre de gravité et en agissant à partir de cette zone. Cette aisance dans les exercices avec partenaires est le seul but de notre pratique, qui se donne comme l'expression d'un axe en mouvement.
S'il s'en suit une efficacité martiale, tant mieux, mais ce n'est qu'une conséquence de notre travail et non pas le but recherché.

L'ART

L'art est l'expression de Soi, de ce que l'on Est au plus profond de nous-même.

L'art existe véritablement lorsqu'on c'est libéré de la technique (lorsqu'on a dépassé les stades d'imitation des anciens et d'identification au modèle).

La création artistique est une libération, un moment d'une profonde Unité.

Un jaillissement semblable à la naissance de l'Univers.

Pour le zen l'art est le reflet de la Nature de Bouddha et son observation doit nous inciter à y retourner.

Le Robert (dictionnaire de la langue française) donne comme définition de l'art : la production par l'homme œuvres matérielles, grâce au travail manuel et à la technique ou grâce au travail intellectuel (et notamment au langage), réalisant une conception de la beauté.

L'art pour l'art : l'art qui n'a pas d'autre but que lui-même, qui porte en lui sa propre justification ; qui ne vise pas l'utile, mais le beau.

Arts Plastiques
(Beaux-arts)
Architecture, peinture, sculpture, gravure, dessin, art décoratif.

Arts du Temps
Musique, danse, ciné...

Arts du Langage
Littérature, philosophie, poésie, rhétorique.

Arts du Spectacle
Théâtre, opéra

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